Ce sont les chiffres qui le disent. Et eux ne mentent pas. En Suisse, aucun autre club que le VC Excelsior, à Martigny, ne possède autant de professionnels – quatre – dans ses rangs: Sébastien Reichenbach, Antoine Debons, Valentin Darbellay et Simon Pellaud. Et aucun n’a autant de coureurs – trois – au départ du Tour de Romandie. «Derrière nous, il y a le VC Steinmaur avec trois professionnels (ndlr: Fabian Lienhard, Mauro Schmid et Johan Jacobs)», précise Alexandre Debons, responsable organisation au sein du comité et, surtout, véritable cheville ouvrière du club depuis plus de vingt ans.

Alexandre Debons, l’élément déclencheur

Le papa d’Antoine Debons, néoprofessionnel, n’est de loin pas étranger à la réussite de ce team qui sort du lot dans notre pays. Parce que, outre le fait d’avoir plusieurs professionnels et élites dans ses rangs, le VC Excelsior n’est pas le dernier à organiser des courses. Le GP Berra, ex-GP Valloton, Martigny-Mauvoisin, le Giron du Rhône, des étapes du Tour de Romandie et les Mondiaux 2020 annulés en raison du Covid, c’est lui. «C’est essentiel de proposer des courses», poursuit le Martignerain, le déclencheur et le moteur du club. «Elles permettent de mobiliser les parents et de créer une solidarité au sein du club.»

Mon job, au sein du club, c’est d’encadrer les jeunes.

Alexandre Debons, responsable organisation

Alexandre Debons, ancien coureur, est revenu dans le giron du VC Excelsior en 2002. Juste pour donner un coup de main, d’abord. Trois ans plus tard, le président lui a demandé d’accompagner trois jeunes à Schattdorf. «J’ai eu le déclic et, surtout, j’ai retrouvé l’atmosphère des courses et toutes les sensations qui entourent la compétition. Même si les coureurs avaient été largués, ce jour-là, j’avais retrouvé la flamme pour ce sport.»

Fully, 03.04.2022
Cyclisme Grand Prix Excelsior Berra Immobilier
Antoine Debons (141) & son papa Alexandre Debons © Frédéric Dubuis/Pigiste/Le Nouvelliste

Alexandre Debons et son fils Antoine, désormais chez Corratec. © Frédéric Dubuis

Il met la main à la pâte

A partir de là, le dirigeant est dans tous les bons coups. Il faut dénicher un sponsor, organiser une manifestation, trouver une équipe à un jeune prometteur ou simplement aider un coureur? Alexandre Debons est là. «Il n’a jamais eu peur de se salir les mains», acquiesce Mathias Farquet, arrivé au sein du comité en même temps que lui. «Par exemple, lors du GP Berra, il était là avec moi, à 8 h 30, pour déplacer des barrières. En parallèle, il a un réseau et il trouve des moyens pour financer les projets du club. Il aime que ça aille vite.»

Un soutien financier mensuel pour chaque élite

Longtemps, après la retraite de l’ancien professionnel Jean Luisier et à l’exception de l’un ou l’autre élite, le club n’a plus eu de leader et très peu de coureurs de premier plan. Le mérite d’Alexandre Debons n’est pas d’avoir formé des champions sur le terrain. Lui a toujours eu pour objectif et mission de les encadrer et de monter, voire de financer des structures à même de les aider à exploiter leur potentiel. Il y a eu BMC-Sogecoma-Hottinger, d’abord, puis IAM Excelsior et, désormais, Elite Fondations. «La base, ce sont des jeunes qui ont du talent et, surtout, la niaque», insiste-t-il. «Après, il faut les entourer. Ça a toujours été mon job, de leur trouver du matériel, une équipe ou de les amener sur les courses. Je suis sûr que certains clubs perdent des talents parce que ceux-ci se retrouvent tout seuls. Depuis 2009, nous soutenons tous nos coureurs élites à raison de 400 francs par mois. C’est important pour eux et ça implique, pour nous, de dégager des ressources financières via l’organisation de courses et d’événements et grâce au club de soutien.»

Il va toujours au bout de ses idées et de ses projets.

Mathias Farquet, son collègue au comité

«C’est quelqu’un qui fourmille d’idées et qui déborde de motivation», le qualifie Mathias Farquet. «Il ne renonce pas tant qu’il n’a pas concrétisé son projet. Avec lui, une idée ne reste jamais lettre morte. Par exemple, dès le moment où il a constaté qu’il manquait une équipe pour les jeunes, il s’est employé à la mettre sur pied.»

Sébastien Reichenbach a été le premier à exploser jusqu’à devenir l’un des meilleurs grimpeurs du peloton, «une véritable idole pour les jeunes. Je suis bien placé pour en parler puisque Antoine, quand il avait 9 ans, le regardait plein d’admiration», se souvient son papa.

Du flair dans le recrutement

Alexandre Debons est aussi un recruteur hors pair, capable de deviner le moteur d’un coureur sous un maillot quasi anodin. C’est lui qui a déniché Valentin Darbellay et Arnaud Tissières, deux coureurs venus sur le tard au cyclisme qui se sont révélés chez Elite Fondations. «Si l’on ajoute à nos trois Valaisans Antoine Aebi et Matteo Constant, membres d’Elite Fondations, ce sont cinq coureurs formés dans la structure que j’ai mise en place qui participent au Tour de Romandie», se réjouit le dirigeant.

Saillon, le 2 avril 2023
Cyclisme. Grand Prix Berra à Saillon.
Antoine Debons encouragé par Sébastien Reichenbach. © Sacha Bittel/Le Nouvelliste

«En plus de son efficacité, ce n’est pas quelqu’un qui recherche la lumière», conclut Mathias Farquet. «Au contraire. Quand il s’investit, il ne compte pas ses heures, jusqu’à faire la grillade pour les jeunes.»

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